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Marchés les cours mondiaux du sucre sont au plus haut depuis 2011

François Thaury est directeur des soft-commodities chez Agritel.

François Thaury, directeur des soft-commodities chez Agritel, analyse le marché mondial du sucre qui vit une période exceptionnelle.

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« Le marché du sucre est plutôt exceptionnel en ce moment. On pensait que la hausse du cours mondial, entamée il y a près de trois ans, allait se tasser car les opérateurs annonçaient un fort excédent pour la campagne de 2023-2024. Cet excédent de sucre ne sera finalement que d’un million de tonnes car c’était sans compter les mauvaises récoltes, en Europe notamment, du fait de la sécheresse de 2022. La production de sucre est aussi en deçà des prévisions en Thaïlande, aux États-Unis, en Chine et au Mexique. Par ailleurs, l’Inde ne devrait produire que 32,5 millions de tonnes de sucre en 2022-2023 au lieu des 36 millions de tonnes anticipés. Et le pays ne devrait exporter que 6 millions de tonnes en 2022-2023 (au lieu de 11 millions de tonnes la campagne précédente) du fait de la mise en place de quotas à l’exportation. Dans ce contexte tendu, les prix mondiaux ont flambé de 30 % en deux mois, à l’inverse des autres cultures comme le blé, le maïs et le colza. Le sucre roux à New York atteint ainsi 26 cents la livre, soit un niveau jamais rencontré depuis une douzaine d’années. Autre élément qui a accéléré le mouvement à la hausse : le phénomène El Niño, synonyme de pluies excédentaire en Amérique du Sud, semble s’installer pour cet été, ce qui pourrait perturber les récoltes de canne au Brésil et amputer le rendement sucrier. »

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